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Après une bonne nuit de sommeil nous décidons de continuer notre périple sans rien changer au programme. Nous ne sommes pas partis pour suivre un planning mais pour vivre une aventure. Si nous avons trop de retard sur la Plata, nous ne passerons pas par Santiago et couperons de Zamora à Astorga et de Pampelune à Biarritz.

Nous réglons notre nuit d’hôtel en liquide et nous enfourchons nos vélos, ce matin nous n’avons pas le choix, la seule route qui traverse la cité nous conduit au col de Linares (1665m) ce record d’altitudes depuis notre départ mérite une photo avant de plonger dans la vallée.

Arriver à Rubielos de Mora (929m) vers 11h30 nous achetons le fricot que nous consommons sur des marches à coté du magasin. Plus loin un groupe de motards se prend en photo, nous arrêtons leurs demander conseil car nous devons traverser l’autoroute qui va de Zaragoza à Valencia. Guy les prend en photo et nous partons jusqu’à l’intersection, il faut pédaler un peu sur l’autoroute et sortir à la station d’essence. En Espagne certaines autoroutes sont autorisées aux piétons et aux cyclistes. Cet endroit très particulier est difficile à décrire. C’est un immense parking gravillonné sur le milieu duquel se trouve une station d’essence et sur un coté un bar-restaurant et quatre accès sans aucune indication. L’autoroute d’où l’on vient, une route avec le même revêtement que le parking qui conduit 500 mètres plus loin à une entreprise de salaison, une autre route toujours avec le même revêtement qui longe l’autoroute et dans le fond un chemin plein de détritus qui traverse la ligne de chemin de fer et s’enfonce dans les vignes.

Guy, caché derrière un buisson prend en photo des ouvriers qui sortent des racks de jambons tous noirs pour les nettoyer au Karcher, ils deviennent tous roses.
Nous demandons notre route à la seule personne sur le parking, un magrébin qui charge sa voiture, il nous dit « Je connais bien la région, vous suivez la voie de service le long de l’autoroute et dans cinq kilomètres vous prenez la route à droite »
Nous suivons ses conseils et pédalons pendant dix huit kilomètres entre l’autoroute et la voie ferrée sans aucune possibilité de sortie et personne à qui demander conseil.
Guy essai à plusieurs reprises le GPS qui nous envoie sur l’autoroute qui à cet endroit est interdit aux vélos. Un camion arrive en face, nous lui barrons la route, le chauffeur nous fait comprendre que nous n’avons pas d’autre choix que de retourner à la station d’essence et de prendre le petit chemin qui se faufile entre les vignes.
Nous sommes en colère mais pas le choix, il faut revenir sur nos pas et refaire les dix huit kilomètres dans l’autre sens.

Arrivez à la station nous redemandons notre chemin, il faut bien prendre ce petit chemin plein de détritus. Au bout de deux kilomètres, il se sépare en deux et aucune indication Guy demande à un vigneron qui drogue sa vigne, il faut prendre à droite, faire trois kilomètres puis reprendre à droite. Dans le doute Guy ressort le GPS, nous sommes dans la bonne direction, Manzanera est à dix kilomètres.
A l’entrée du village nous apercevons un camping derrière une station service, nous installons notre tente Guy prend une douche froide, la propriétaire arrive et me propose de l’eau chaude dans un mobil home. Nous allons au ravitaillement dans le bourg, il est déjà 18h30.
Ce soir le dîner se passe sur le carrelage des sanitaires, les chats en divagation veulent jouer les piques assiettes.